samedi 19 mai 2018

Vivre : sans comparaison


Abbaye de Silvacane


Qui suis-je ? Je l’ignore et je le redécouvre en permanence. Je me veux libre de me comparer et d’être moi, de suivre le courant ou de m’en tenir à l’écart, de me conformer ou de me singulariser. Libre de m’interroger pour savoir ce que je veux. Libre de ne plus m’acharner à étouffer mes fragilités et mes différences. Libre de m’aimer, à la manière décrite par Jean-Jacques Rousseau qui, déjà, critiquait cette maladie continuelle de nous comparer, dont il voyait la source de notre perpétuelle insatisfaction : « L’amour de soi, qui ne regarde qu’à nous, est content quand nos vrais besoins sont satisfaits : mais l’amour-propre, qui se compare, n’est jamais content et ne saurait l’être, parce que ce sentiment, en nous préférant aux autres, exige que les autres nous préfèrent à eux, ce qui est impossible. Voilà comment les passions douces et affectueuses naissent de l’amour de soi, et comment les passions haineuses et irascibles naissent de l’amour-propre. »

Fabrice Midal, Foutez-vous la paix, Flammarion/Versilio, 2017, p. 129


2 commentaires:

  1. Ah! La paix. Oui. Sans modération. Bises alpines et bon dimanche.

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  2. 6.10 !?! Rien de tel qu'un lever matinal pour profiter de la paix des cimes. Voir le soleil se lever est un luxe et un gage de sérénité. Tres belle journée lumineuse, chère Dede!(tandis que je t ecris, une chèvre renchérit)

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