lundi 12 février 2018

Vivre: la traversée de l'hiver / 19




Depuis des années, bon nombre de blogueuses allemandes rendent compte de leur semaine le samedi, selon des intitulés rédigés au participe passé. Vu : Entendu : Mangé : Lu : Reçu : Acheté : Etc etc.
Passant en revue ces blogs germaniques, j’en ai trouvé un l’autre jour qui disait régulièrement : "Geweint" (pleuré).
"Geweint :" "Geweint :" revenait de samedi en samedi.
En faisant à rebours le chemin des larmes de cette blogueuse anonyme, j’ai vu qu’elle associait ce "Geweint" à un "Demenz" dans les libellés. Ainsi, depuis de nombreux mois, elle évoquait la maladie de sa mère, la perte de ses compétences ; le placement  en institution; la dépendance; le petit-fils qui ne supportait plus d’aller voir sa grand-mère.
Une pensée : combien sommes-nous à nous confronter à la démence, maintenant que les progrès de la médecine maintiennent en vie de plus en plus longtemps les personnes ?
Une question : Les avancées de la science allongent-elles la durée de la vie ou …de la survie ?
Une interrogation : Quelle différence entre ces deux notions ? Qui est à même de décider ? Quand ?

Je repense à ma grand-mère maternelle, une solide et courageuse paysanne, qui a travaillé son lopin de terre jusqu'à près de 88 ans. Un jour, un AVC l'a terrassée chez elle. Après une hospitalisation de 10 jours, elle s'est éteinte des suites d'une second AVC.  J'ai peut-être hérité des fragilités de son cœur, qui sait ? Si tel était le cas, j'aimerais qu'on me laisse vivre avec elles. Il m'arrive de rêver de mourir à sa manière. D'une mort somme toute naturelle. 

2 commentaires:

  1. Coucou ma Dad. Tu poses des questions auxquelles je n'ai aucune réponse. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il ne faut pas être trop fragile du coeur pour vivre toutes ces épreuves. Aussi bien du côté des enfants qui voient leur parent s'enfoncer dans un brouillard de plus en plus dense, du côté du personnel médical qui entoure ces personnes et même du côté des patients qui doivent, à un moment ou à un autre, se rendre compte qu'ils partent de plus en plus souvent dans des états d'esprit où plus personne ne peut les rejoindre et les comprendre... C'est une triste réalité. Je t'embrasse affectueusement.

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  2. Oh je sais bien, chère Dédé, que ces questions qui me travaillent depuis longtemps ne trouvent pas facilement de réponse. N'en trouveront peut-être jamais. Mais je peux te dire que ça fait du bien de les poser par écrit, ne plus les laisser tourbillonner dans sa tête, et que ça fait du bien aussi de savoir que des personnes bienveillantes prennent le temps d'écrire de sensibles commentaires. Passe une belle après-midi. D.

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