lundi 8 janvier 2018

Vivre : en assise


Madone (détail) / Bergognone / Accademia Carrara / Bergamo

Peut-être est-ce ce frottement léger du lainage contre ma peau ?
Le silence étonnant du dehors (pas un cri pas un oiseau) ?
La douce mélopée de la chaudière au dedans ?
L’absence de clarté sous mes paupières closes ?
Des froissements imperceptibles dans l’air ?
 Des émanations de cuisine bourgeoise ?

J’ouvre les yeux après ce qui m’apparaît comme un très long moment : 
l’ombre s’est faite à peine plus légère, les contours à peine plus précis.  
A travers tout un ensemble de perceptions, à travers ma respiration
j’ai perçu l’heure, et la saison, et la température de mes émotions.

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