vendredi 22 décembre 2017

Vivre : deux univers


Women and child / Sam Jinks / 2010 / Arken Museum / CPH

A voir ses achats, elle a un chat, et un appétit d’oiseau.
Aucun repas à partager : tout en petites quantités.
Des éponges et du savon : une maison bien nettoyée.
Elle offre ses points de fidélité, mais la cliente suivante décline en souriant.
Elle complimente le bébé qui s’agite dans le chariot d’à côté.
Elle pose une question vraiment nécessaire à la caissière.

A un mètre d’elle, mais dans un tout autre univers :
les caisses en libre-service, où se pressent les gens pressés.
Ceux que ses sourires et ses gestes lents pour ranger ses billets
finiraient par excéder, ceux qui se ruent pour scanner.
C’est vrai qu’elle va très lentement : elle aime à se trouver parmi tous ces clients.
Elle dit au revoir, elle part en boitant légèrement, elle a tout son temps.
Elle en a même à revendre, du temps,
en ce long samedi bondé qui n’en finit pas de s’étirer.

2 commentaires:

  1. Coucou ma chère Dad. Les caisses où on scanne... une merveille de technologie et de déshumanisation! J'observe tout comme toi ces personnes qui font leurs courses lentement, sans doute que ce sont les seules personnes qu'elle va voir dans la journée. Ou pas. J'espère que son chat est très câlin et qu'il lui fait des "ronrons" toute la journée. J'aime bien ta manière de saisir les instants pourtant si banals de la vie quotidienne. Je t'embrasse ma chère Dad. Et te souhaite une belle journée.
    P.S. Ici, les températures sont bien remontées. La neige sur les sapins fond... et je dois nettoyer le balcon car les hordes de choucas m'ont laissé des cadeaux tous plus surprenant les uns que les autres! Grrrrrrr....
    (c'était un épisode de la vie trépidante de Dédé à la montagne!). :-))

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  2. Ah la vie n'est pas toujours un conte de fée :-) ni bisounounours!
    J'ai écrit "deux univers" car je me suis rendue compte que je flottais entre les deux. Certains jours, j'ai besoin d'aller vite, de sentir que je suis dans la course, et d'autres... je me demande pourquoi courir au fond? et vers quoi? Là, la dame était tellement attendrissante, face à ce monde qui la dépassait... Je me suis dit que décidément la vraie vie est ailleurs. Belle soirée, ma Dédé... je ne sais pas pourquoi, mais je t'imagine bientôt sur des lattes, en train de foncer vers un avenir qui te réserveras de bonnes surprises...D.

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