samedi 7 octobre 2017

Voyager : vers un rêve





Ce matin-là, après une visite à la majestueuse cathédrale de Trani, joyau roman inébranlable face à la mer, nous nous étions engagés sur la nationale qui remonte vers le nord. Peu à peu, le paysage s’était fait maussade. A notre gauche, des carcasses industrielles abandonnées à leur sort. Sur notre droite, une bande de deux à trois cent mètres nous séparait du rivage, mais pas question de trouver une « spiaggia libera ». Ce n’étaient qu'enchaînements de propriétés privées, parkings, hôtels fermés, drapeaux en lambeaux, barrières, portails rouillés et cadenassés. Entre les deux : une ligne de chemin de fer oubliée, ça et là : quelques gares désaffectées. Ça respirait une fermeture désolante, qui n’était pas seulement due à l’arrière-saison. On aurait dit un paysage kleenex, répandu là après usage. A l'approche de Manfredonia, notre GPS avait déclaré forfait et nous avions vainement cherché un panneau indiquant l'emplacement des basiliques. Finalement, après quelques détours dans des banlieues désertes et désolantes, nous étions parvenus au site. 

Et là – là ! – nous avons soudain plongé dans une autre dimension. Le temps avait suspendu son vol. Sur les vestiges de l'ancienne basilique, dans la sobre présence de l'édifice roman et à travers le pouvoir évocateur de la construction contemporaine, le passé et le présent se trouvaient entremêlés. 

Nos heures de route, les incuries, les frustrations en tous genres s'étaient effacées d'un coup, comme par enchantement. Sous le soleil bienveillant de septembre, il ne restait que le vol inattendu d'une colombe et des mouvements d'émotion pure. Ce fut un moment de recueillement rare. Ce fut un scintillement. Ce fut un songe. 



Quelques repères en photo :

détail carte géographique / Musée du Vatican


 Les cartes mentionnaient déjà la basilique romane de Santa Maria di Siponto à la Renaissance.




La voici  aujourd'hui (détail)5
Vers 1936, des fouilles ont mis à jour les restes d'une basilique paléochrétienne, juste à ses côtés.


Photo exposée sur le site


En 2016, on a fait appel au jeune artiste milanais, Edoardo Tresoldi pour recomposer à sa manière le précieux édifice,
juste sur ses fondements. Pour ce faire, il a utilisé sept tonnes de treillis.
Sept tonnes de métal pour générer un univers de légèreté et de sereine évocation.












1 commentaire:

  1. Affabule use réalisation que cette cathédrale de fil de fer !
    On dirait que c'est flou...
    Je n'ai pas de mots.
    Merci de nous faire connaître cette merveille.
    ¸¸.•*¨*• ⭐️

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