mardi 1 novembre 2016

Vivre : now now now

Jean-Bernard Métais, Now, Abbaye de Silvacane, 2016

C'est tous les lundis pareil.
Immanquablement. 
Sous mon regard,
les aiguilles tournent si lentement
que les heures lentes deviennent des siècles.
Je me consume d'attente
(tout en m'efforçant de rester dans l'instant).

J'arrive toujours trop tôt sur le quai de gare
et je fixe l'horloge qui amènera mon train.

A l'aller, le paysage défile,
campagne, lac, Alpes, et enfin la ville. 
Dans le tramway, j'observe les gens affamés,
pressés de rentrer, ou de déglutir vite fait.
C'est toujours le même tramway,
celui de 11 heures 51.

Au retour, Genève me paraît la ville la plus glauque qui soit,
presque crasseuse et tellement banale. 
Les nuages sont bas, qu'il y ait ou non des nuages,
et mes membres douloureux.
Une sorte de magma, mélange de frustration et de tristesse, envahit mon esprit.
Je ne souhaite qu'une chose : quitter cette ville.
Me retrouver dans le wagon,
faire le chemin à rebours,
et repartir très vite, très loin. 

Aime ou fais ce qu tu dois.
Dieu que le devoir est pesant!

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