jeudi 13 octobre 2016

Vivre : l'appel du large





C'est chaque année pareil.

Quand octobre montre ses couleurs éclatantes, disperse dans le village des odeurs de flambées et exige de nouvelles couches vestimentaires, je ressens l'appel de Venise.

Tout me ramène à cet automne 1998, quand j'étais partie là-bas pour erasmer avec plus ou moins de bonheur. Malgré la solitude, je me souviens avec nostalgie de ces journées ensoleillées.

Dans mon souvenir, il n'y a eu cet automne-là que trois ou quatre matinées de pluie (dont une associée à l'acqua alta, qui avait entraîné de par la ville des détours invraisemblables et passablement perturbé le déroulement des cours). Je me souviens que bien vite, la pluie se dissipait et laissait place à un merveilleux ciel bleu tendre. Le jour, je vivais de longs lézardages sur les terrasses. La nuit, je retrouvais ma solitude glacée (dans de sombres bibliothèques qui restaient ouvertes jusqu'à 22 heures, dans mon petit appartement mal isolé).

Et, depuis, immanquablement, en cette période de l'année, je ressens l'appel impératif de la lagune.

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