vendredi 15 juillet 2016

Lire : Quand Donna rencontre Barbara




J'ai voulu reprendre cet été Le Chardonneret, que je m'étais procuré à sa sortie en français et dont j'avais arrêté la lecture au bout de 200 pages.
Il y a des livres que j'abandonne sans état d'âme, quand ils ne me plaisent pas. Mais il y en a d'autres que je mets de côté pour plus tard, en me disant qu'ils ont de la valeur et que dans un autre état d'esprit je parviendrai à franchir le mur du son littéraire. Curieusement, quand je reprends ces lectures, je me retrouve souvent en situation d'arrêter une nouvelle fois, juste à l'endroit où je l'avais abandonnée. Je m'efforce alors de poursuivre, mais je parviens difficilement à continuer pendant plus de deux ou trois pages.
Il est rare que ces livres mis de côté, je parvienne à les achever. Ce qui ne m'empêche pas de continuer de déposer des bouquins dans le coin des "à reprendre" et de m'obstiner à remettre l'ouvrage sur le métier.
Là, il y a quelques jours, je suis allée à la cave repêcher l'ouvrage de Donna Tartt et très vite ce qui avait bloqué chez moi il y a deux ans m'a sauté aux yeux : cette histoire me lacère le cœur. Elle met en scène les aventures d'un orphelin, une sorte de David Copperfield des temps modernes, et commence au moment où, visitant une exposition sur l'âge d'Or hollandais au MET en compagnie de sa mère, le musée est la cible d'une explosion terroriste. Théo parvient à s'en tirer, tandis que sa mère tendrement aimée n'a pas cette chance.
En s'extirpant du bâtiment ravagé, il emporte le fameux Chardonneret, minuscule tableau de Carel Fabritius, que sa mère admirait. Cet acte impulsif, dont il garde le secret, sera le fils d'Ariane de l'intrigue.
Hier, un détail m'a frappée : rentré chez lui après l'attentat, le jeune héros se raccroche désespérément à l'espoir de voir arriver sa mère. Il  passe l'appartement en revue. Son regard balaie ce qui fut la vie avec elle et ce faisant, il trouve sur le dossier du canapé le livre qu'elle avait laissé en cours de lecture.
Ce livre, c'est Jane et Prudence, de Barbara Pym. Et, curieusement, ce livre oublié, d'une auteure encore plus oubliée aujourd'hui, je viens de le terminer, je l'avais commandé sur internet il y a deux ou trois semaines.
A ce moment-là, j'avais déploré que plus personne ne parle de Barbara Pym et qu'on ait tant de peine dans les librairies à en trouver des publications.

Je me demande jusqu'où j'irai, cette fois-ci, dans la lecture du Chardonneret ?

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